Ne me le dites pas !

Je voudrais n’être qu’un rêve, noir. Une certitude sans nuance ni tonalité. Sans servitude, une humeur naissante qui ne se tarit jamais, jamais ne se tait, toujours grandit, sans vie, sur son lit de feuilles vierges, une plume coincée au travers de la gorge. Une pulsion de mort poétique, une idée suicidaire, mais juste une idée : le mot de la fin. Le piège tendu d’une conclusion qui tire en longueur. Que ne suis-je une impression de déjà-vu ? Si je pouvais n’exister que dans les yeux, à fleur de peau ou sur le bout de la langue… J’aimerais n’être qu’une longue hésitation, sans tension, une envie qui ne sait pas ce qu’elle veut mais sûre, au moins, d’exister. Tout au plus, une sirène qui ne s’arrête plus de hurler, la conscience permanente du danger de vivre, qui s’alarme au moindre battement de cœur. Finalement, je me sens comme un cœur, coupé du monde, coupé tout court et déposé là, par terre. Ne me dites pas que vous ne l’aviez pas vu ??

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