Cette fois, mon café glacé a la saveur d’une autruche. Très en colère. Il ne manque plus que les plumes pour qu’il lui pousse des ailes. L’eau et l’air, tout et son contraire… Pourquoi l’ai-je bu ? L’ai-je voulu ? Il m’a plu. Vous le savez, je l’ai bu, alors, qu’attendez-vous de savoir de plus ? Vous aimeriez que je vous raconte, ce nectar aigu, cette coquille tiède qui, percée à jour, vous déverse son œuf marron glacé, cette cassonade qui se fait désirer. Vous auriez voulu que je vous dise, qu’il vous séduise, que vous flûtes enchantées de le savoir ! Mais vous l’eussiez bu à ma place. Cela ne s’eût pu. Jamais ! Allez tous vous faire boire ! Moi je préfère vous noyer dans la noirceur, vous étouffer avec des plumes d’autruche très énervée, tout en vous évitant le ridicule du redondant. Permettez-moi d’étendre votre palais aux succursales de mes goûts contrastés, sans avoir à trop en dire. Il suffira de délier vos langues, sans en baver. Ce qui ne sera pas donné, je le concède. Et reprendre sera voler.