Un cyclone tord mon cœur avec son œil malveillant. Trop d’idées, trop de pensées dont les lettres s’entremêlent et me laissent sans voix. Il hurle. Aussitôt qu’il s’amplifie, c’est comme si tourbillonnaient des milliers d’yeux à moitié bouche. Hères fantastiques, ces bêtes sourdes m’oppressent, me lamentent, m’attendent au tournant. Elles m’encerclent vicieuses.
Mon seul refuge est le sommeil, quand les vents me laissent m’endormir. Et s’ils ne me ravissent pas brusquement au cœur de la nuit, j’espère, dès le lendemain, recouvrer mon esprit clair de lune. Cependant, les réveils sont troubles, acides et vaporeux. Le soleil se cache mais illumine les nuages, et il se met chaque jour à pleuvoir des lueurs d’amour.
Qu’il tonne, vente ou pleuve, les étoiles continuent de me guider, comme une chevelure blonde pointant l’horizon. Et lorsque enfin j’aperçois l’astre du jour flamboyer, c’est comme si j’assistais (émerveillé) à la renaissance du phénix : toujours plus beau, plus fier, plus fort… à tel point que mon ombre elle-même n’est plus que lumière en sa présence.
Chaque matin, je redécouvre que l’amour me fait vivre, et pour goûter à une telle sensation, je laisserai les pires cauchemars hanter mes nuits, pour peu que chaque matin tes caresses me retiennent.